FRANÇOIS JEANNEAU

Compositeur, arrangeur, saxophoniste, François Jeanneau est non seulement l’un des pionniers du free jazz en France mais également une figure centrale du jazz dans l’Hexagone, par ses participations à des groupes importants et ses activités de pédagogue. Découvrant le jazz à la faveur des concerts donnés par Charlie Parker à Paris en 1949, il se décide à apprendre, largement par lui-même, le saxophone soprano (puis le ténor) après avoir étudié la flûte au conservatoire. S’exprimant d’abord dans un registre inspiré de Sidney Bechet dans des groupes de New Orleans, il intègre en 1960 le quartet du batteur Mac-Kac qui joue au Club St Germain, en alternance avec le trio de Martial Solal. Il a ainsi non seulement l’occasion de jouer avec le pianiste mais aussi de se confronter à certains solistes américains.

En 1962, il participe au disque Soul Jazz de Georges Arvanitas et se rend en compagnie d’Aldo Romano et Jean-François Jenny-Clarke en Finlande où, à l’écoute du groupe d’Archie Shepp et Bill Dixon, il a la révélation des nouveaux horizons dégagés par le free jazz. On le retrouve avec Jef Gilson et François Tusques, dans deux albums manifestes d’une scène d’avant-garde en France et à laquelle participent également Bernard Vitet, Jean-Louis Chautemps, Michel Portal, Beb Guérin, entre autres.

De 1970 à 1974, François Jeanneau fait partie du groupe de pop music Triangle dans lequel il joue surtout des synthétiseurs et de la flûte. À la dissolution du groupe, il fonde un quartet avec Michel Graillier, Jenny-Clarke et Aldo Romano et enregistre le premier album sous son nom. En 1978 il créer le Pandémonium, orchestre essentiellement composé d’instruments à cordes. L’année suivante, il constitue le Quatuor de saxophones avec Chautemps, Philippe Maté et Jacques Di Donato et forme le trio HJT avec Daniel Humair et Henri Texier. En dehors du jazz, il collabore avec Katia Labèque, écrit pour le cinéma, travaille avec la chorégraphe Carolyn Carlson.

En 1986, François Jeanneau est nommé directeur du premier Orchestre national de jazz. Par la suite, de 1987 à 1991, il est missionné pour créer le département de jazz du conservatoire de la Réunion. À son retour, c’est au Conservatoire supérieur national de musique de Paris qu’il inaugure et anime le département « Jazz et Musiques improvisées » jusqu’en 2000, qui se révèlera une remarquable pépinière de talents. Il dirige un quartet avec Linley Marthe, Joe Quitzke et Emil Spanyi, trois de ses anciens élèves.

En 2005, il célèbre cinquante d’une carrière bien remplie à la tête d’un Pandémonium reconstitué qui compte dans ses rangs de nombreux musiciens issus de sa classe du CNSM