HÉLÈNE BRESCHAND

Membre co-fondatrice de l’ensemble Laborintus, Hélène Breschand mène une carrière de soliste et de chambriste, tant à travers le répertoire contemporain et les créations, que l’improvisation et le théâtre musical ( Georges Aperghis, Jacques Rebotier).
Parallèlement à son travail de création en musique de chambre et en orchestre, où elle a pu rencontrer Luciano Berio, Bernard Cavanna, Pablo Cueco et Hariprasad Chaurasia, Pascal Dusapin, Emmanuel Nùnes, François Sarhan… collaborer avec les ensembles Le Banquet, Ars Nova, 2e2m, Erwartung, Accroche-Note…, Hélène Breschand est dédicataire de plusieurs œuvres pour harpe solo, telles que : Prologue et miniatures de Gilles Carré, Grains d’espace de Damien Charron, Lune Rousse de Marie-Hélène Fournier, Claire de Sylvain Kassap, Instantanés de Hans-Ulrich Lehmann.
Instantanées de Paul Méfano, El’eneh, Haarpi, de François Rossé, Alchemy-Regard en abîme pour harpe et électronique de Wilfried Wendling…

On peut l’entendre régulièrement dans le repertoire contemporain, à travers des compositeurs tels que : Georges Aperghis, Luciano Berio, John Cage, Mauricio Kagel, Toru Takemitsu, Yoshihisa Taïra, Tôn-Thât Tîet et dans un domaine plus jazz, jouant des compositions de Denis Colin, Pablo Cueco, Didier Petit, Patricio Villaroel. Ou pop : The Do.
 On a pu l’entendre au fil des rencontres écrites ou improvisées, avec des musiciens tels que Sophie Agnel, Serge Bertocchi, Gérard Buquet, Cécile Daroux, Michel Doneda, Michel Godard, Sylvain Kassap, Garth Knox, Thierry Madiot, Jean-Marc Montera, Isabelle Moretti, Annick Nozati, Zeena Parkins, Jean-François Pauvros, Didier Petit, Henri Tournier,…

Elle travaille également avec la danse (Mic Guillaumes, Anja Hempel…), le théâtre (Jean-Claude Berutti, Isabelle Censier, Daniel Mesguich…), les arts plastiques et le cinéma.
Parmi ses groupes, on retrouve le Trio Hélène Breschand avec Sylvain Kassap ( cor de basset ) et Didier Petit ( violoncelle ) ; le duo avec Wilfied Wendling  (ordinateur et images) ; et le duo avec Jean-François Pauvros (guitare électrique).

Médaille d’or et prix d’excellence au Conservatoire de Paris auprès de Brigitte Sylvestre, Hélène Breschand enseigne au conservatoire du 6e à Paris, la harpe, et  l’improvisation ; elle est régulièrement invitée à donner des workshop, notamment au CNSM de Paris, au CNR de Strasbourg, au conservatoires de Genève, Annecy, Mons (Belgique), Nantes, Argenteuil…
Elle-même compositrice, certaines de ses partitions sont éditées chez Billaudot, et elle anime une collection de partitions contemporaines « le fil rouge » aux éditions Misterioso. Elle a écrit notamment un spectacle de théâtre musical pour Isabelle Moretti. Elle est co-auteur d’un répertoire des signes contemporains à la harpe (Les Signes de l’arc aux éditions Zurfluh).

THIERRY ESCAICH

Compositeur, organiste et improvisateur, Thierry Escaich est une figure unique de la scène musicale contemporaine et l’un des représentants majeurs de la nouvelle génération de compositeurs français. Les trois aspects de son art sont indissociables, ce qui lui permet mêler dans ses concerts création, improvisation et interprétation dans les combinaisons les plus diverses.
Comme compositeur, Escaich aborde les genres et les effectifs les plus variés, dans une quête incessante de nouveaux horizons sonores. Son œuvre comporte une centaine de pièces, qui séduisent un large public par leur lyrisme incandescent et leur rythme implacable. Se situant dans la lignée de Ravel, Messiaen et Dutilleux, et ne refusant pas les apports des musiques populaires ou les éléments d’inspiration sacrée, le monde sonore d’Escaich s’appuie sur un élan rythmique obsessionnel et de puissantes architectures.

Les pièces de Thierry Escaich sont inscrites au répertoire des plus grands orchestres aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, et à celui de musiciens tels que Lisa Batiashvili et François Leleux, Valery Gergiev, Paavo Järvi, Alan Gilbert, Alain Altinoglu, Louis Langrée, Renaud et Gautier Capuçon, Emmanuelle Bertrand et Paul Meyer. Il a été compositeur en résidence à l’Orchestre national de Lyon, à l’Orchestre national de Lille et à l’Orchestre de chambre de Paris et a reçu quatre Victoires de la musique (2003, 2006, 2011 et 2017). Il enseigne depuis 1992 l’improvisation et l’écriture au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), où il a remporté lui-même huit premiers prix. En 2013, il a été élu à l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France. En 2018, il a été le compositeur à l’honneur du festival Présences de Radio France, à Paris.
Thierry Escaich a également beaucoup composé pour son propre instrument : pièces solistes, musique de chambre, trois concertos, et un poème symphonique pour orgue et orchestre. Son Premier Concerto pour orgue a été joué notamment par le Philadelphia Orchestra et l’Orchestre national de Lyon, et a été sélectionné comme un incontournable du répertoire d’orgue par le magazine Gramophone : « Son concerto exploite toute la palette sonore et l’orchestre et de l’orgue en trois mouvements électrisants, le second mouvement enflant jusqu’à un sommet impressionnant, qui n’est surpassé que par la fracassante coda du finale. »

La carrière de compositeur de Thierry Escaich est étroitement liée à celle d’organiste, à l’instar de Maurice Duruflé – auquel il a succédé comme organiste titulaire de Saint-Étienne-du-Mont à Paris. Il est aujourd’hui l’un des principaux ambassadeurs de la grande école française d’improvisation et se produit en récital dans le monde entier, mêlant les œuvres du répertoire à ses propres compositions et à des improvisations.

Parmi les événements marquants de la saison 2019-2020, citons la création mondiale de son deuxième opéra, Shirine, à l’Opéra de Lyon en mai 2020 sous la direction de Martyn Brabbins, et la création mondiale d’une nouvelle pièce orchestrale, Ritual Opening, au Festival Gergiev de Rotterdam en septembre 2019. Escaich fait également ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Boston dans la Troisième Symphonie de Saint-Saëns et donne de nombreux récitals, notamment dans le cadre du Festival  Gergiev de Rotterdam, au Konzerthaus de Vienne, à la Philharmonie de Dresde, à la salle du Mariinski (Saint-Pétersbourg) et à la Philharmonie de Wrocław.

FRANÇOIS JEANNEAU

Compositeur, arrangeur, saxophoniste, François Jeanneau est non seulement l’un des pionniers du free jazz en France mais également une figure centrale du jazz dans l’Hexagone, par ses participations à des groupes importants et ses activités de pédagogue. Découvrant le jazz à la faveur des concerts donnés par Charlie Parker à Paris en 1949, il se décide à apprendre, largement par lui-même, le saxophone soprano (puis le ténor) après avoir étudié la flûte au conservatoire. S’exprimant d’abord dans un registre inspiré de Sidney Bechet dans des groupes de New Orleans, il intègre en 1960 le quartet du batteur Mac-Kac qui joue au Club St Germain, en alternance avec le trio de Martial Solal. Il a ainsi non seulement l’occasion de jouer avec le pianiste mais aussi de se confronter à certains solistes américains.

En 1962, il participe au disque Soul Jazz de Georges Arvanitas et se rend en compagnie d’Aldo Romano et Jean-François Jenny-Clarke en Finlande où, à l’écoute du groupe d’Archie Shepp et Bill Dixon, il a la révélation des nouveaux horizons dégagés par le free jazz. On le retrouve avec Jef Gilson et François Tusques, dans deux albums manifestes d’une scène d’avant-garde en France et à laquelle participent également Bernard Vitet, Jean-Louis Chautemps, Michel Portal, Beb Guérin, entre autres.

De 1970 à 1974, François Jeanneau fait partie du groupe de pop music Triangle dans lequel il joue surtout des synthétiseurs et de la flûte. À la dissolution du groupe, il fonde un quartet avec Michel Graillier, Jenny-Clarke et Aldo Romano et enregistre le premier album sous son nom. En 1978 il créer le Pandémonium, orchestre essentiellement composé d’instruments à cordes. L’année suivante, il constitue le Quatuor de saxophones avec Chautemps, Philippe Maté et Jacques Di Donato et forme le trio HJT avec Daniel Humair et Henri Texier. En dehors du jazz, il collabore avec Katia Labèque, écrit pour le cinéma, travaille avec la chorégraphe Carolyn Carlson.

En 1986, François Jeanneau est nommé directeur du premier Orchestre national de jazz. Par la suite, de 1987 à 1991, il est missionné pour créer le département de jazz du conservatoire de la Réunion. À son retour, c’est au Conservatoire supérieur national de musique de Paris qu’il inaugure et anime le département « Jazz et Musiques improvisées » jusqu’en 2000, qui se révèlera une remarquable pépinière de talents. Il dirige un quartet avec Linley Marthe, Joe Quitzke et Emil Spanyi, trois de ses anciens élèves.

En 2005, il célèbre cinquante d’une carrière bien remplie à la tête d’un Pandémonium reconstitué qui compte dans ses rangs de nombreux musiciens issus de sa classe du CNSM

SYLVAIN KASSAP

Musicien autodidacte, Sylvain Kassap rencontre Luc Ferrari à l’Université de Paris-Vincennes, où il est inscrit en licence d’ethnomusicologie. Saxophoniste, spécialiste de la clarinette basse, il travaille avec Michel Portal et Bernard Vitet puis s’illustre dans les musiques improvisées et le jazz, particulièrement aux côtés de comédiens (Jacques Bonnaffé, Philippe Duquesne…), d’écrivains (François Bon, Jacques Darras…), de manipulateurs électroacoustiques (éRikm, Thierry Balasse…) ou avec les formations qu’il dirige.

Il interprète également le répertoire moderne et contemporain de la clarinette, créant notamment des œuvres de Bernard Cavanna, Luc Ferrari, Jacques Rebotier ou encore François Rossé. Avec Helène Breschand et Franck Masquellier, il fonde Laborintus, un ensemble consacré à la création.

S’il a d’abord composé pour le théâtre, le cinéma, la danse et la télévision, Sylvain Kassap développe ensuite une écriture originale et résolument contemporaine où se mêlent la notation traditionnelle, des actualisations de la notion d’œuvre ouverte, ses expériences d’interprète et d’improvisateur ainsi que sa connaissance des musiques du monde. Il compose pour de nombreux solistes et ensembles, dont Ars Nova (Chordial pour deux voix, clarinette basse et ensemble, 2002 ; La langue d’après Babel, pour deux voix et deux ensembles, 2009), Alternance (E Sparire pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et percussion, 1996), et Laborintus (Cinq mouvements de la jeune fille pour violoncelle, harpe et percussion, 2013).

Depuis les années 1990, par envie, par choix et pour répondre aux demandes de solistes ou d’ensembles (Ars Nova, Alternance, Laborintus, Proxima Centauri, le trio K/D/M…) il développe une écriture résolument contemporaine ; dans un premier temps influencée par Luciano Bério et Franco Donatoni, puis plus personnelle.
Il a enregistré entre autre avec Hamid Drake, Sam Rivers, John Greaves, Marcel Azzola, ériKm, François Corneloup, Hélène Labarrière, Lol Coxhill, Denis Lavant, Eddy Louiss, Claude Barthélémy, Jacques Mahieux, Okay Temiz, Gunter Sommer & Didier Levallet, Le Trio de Clarinettes, le East-West Collective, Pierre Bensusan,, Phil Minton, Guesh Patti, Ricardo Del Fra, Sapho, Anthony Ortega, Dgiz, les Tambours de Brazza… ; ainsi que des œuvres de Luciano Bério, John Cage, Luc Ferrari, Luis Naon, Jacques Rebotier, François Rossé, Karlheinz Stockhausen… avec les ensembles Ars Nova & Laborintus… et publié une douzaine de disques sous son nom.
Il a également enregistré plus de 20 CD pour la collection Livres Lus (pour enfants) de l’École des Loisirs.

PHILIPPE NAHON

Philippe Nahon est né en 1946 à Paris. Après des études d’art et de piano, encouragé par ses professeurs, Philippe Nahon se dirige vers la direction d’orchestre. Il étudie avec Louis Fourestier, Jean-Sébastien Béreau, Pierre Dervaux, Roberto Benzi, suit un stage avec Herbert Von Karajan.

À vingt-huit ans, il apprend que Marius Constant, qui a créé l’ensemble Ars Nova, cherche un assistant. Commence alors une période d’enthousiasmantes découvertes de la création musicale contemporaine, du jazz et de l’improvisation, des happenings et du théâtre expérimental. Période au cours de laquelle il rencontre Peter Brook qui l’engagera définitivement sur la voie de l’exploration des infinies possibilités créatives qui peuvent s’inventer entre la musique d’aujourd’hui et le théâtre, la danse, le cirque…

Après une période de transition avec Marius Constant, Philippe Nahon devient, en 1987, directeur musical de l’ensemble Ars Nova. Passionné par son temps, on ne compte plus les œuvres qu’il a créées avec les auteurs qu’il aime. Propulsé par différents moteurs (« rencontrer », « surprendre », « transmettre »), Philippe Nahon n’a de cesse de travailler à la découverte des artistes, à la diffusion de leurs œuvres et à leur rencontre avec le public.
Du théâtre musical à l’opéra en passant par la mise en scène de concert, il s’attache toujours à proposer la musique et le geste musical comme un acte théâtral. Lorsqu’il quitte la scène, Philippe Nahon aime à parcourir les routes de France et, particulièrement, celles de la région Nouvelle-Aquitaine pour transmettre au plus grand nombre sa passion pour la musique d’aujourd’hui et partager sa connaissance des répertoires et de la direction d’orchestre. Aujourd’hui directeur d’Ars Nova, Philippe Nahon entend ouvrir de nouvelles voies dans la création musicale et la diffusion du répertoire d’aujourd’hui et de demain.

YVES QUEYROUX

Professeur au conservatoire de Montreuil entre 1978 et 2014, le flûtiste et compositeur Yves Queyroux a développé au cours de son enseignement une expérience pédagogique originale et dynamique notamment au travers Le Fil d’Ariane méthode qui se fixe pour ambition d’offrir au jeune flûtiste de nombreuses clés techniques qui lui permettront de constituer, avec l’aide de l’enseignant, un parcours à sa mesure.

JACQUES REBOTIER

Rebotier écrit une musique libre, expressive, souvent liée au texte, ou virant au théâtre instrumental. Jeux de langage, formes, glissements du son et du sens, le travail de Rebotier porte avec précision sur tous les aspects du phrasé et de l’articulation, intonation, accentuation, rythme, débit. Du Requiem à l’orchestre symphonique, de ses 2 x 66 brèves pour musiciens-parlants à son théâtre de chambre musical, ses oeuvres ont été créées par l’Ensemble Court-Circuit, l’Ensemble Sillages, l’Ensemble 2E2M, l’Ensemble Intercontemporain, Ars Nova, l’Orchestre National de Jazz, Les Cris de Paris, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre National d’Île-de-France et sa compagnie voQue.

Ses spectacles, dérangeants et joyeux, allient une écriture exigeante à un esprit insolite, ou plutôt d’ « incongru » : ce qui refuse de se mélanger. Il fonde en 1992 la compagnie voQue : ensemble de musique et compagnie verbale à l’origine de nombreuses créations à La Comédie Française, au Théâtre National de Chaillot, au Théâtre Nanterre-Amandiers, au Théâtre National de Strasbourg, dans les Opéras de Paris, Lyon, Montpellier, Lille et dans de nombreux pays. Ses Chansons climatiques & sentimentales (actuellement en tournée), qu’il interprète avec un drôle de quatuor à cordes sur-mesure, naviguent, à oreille et à vue, dans un mix classique/pop, savant/populaire, acoustique/électronique, écrit/improvisé,  concert/théâtre musical, divertissement/regard politique, dans tous les registres des écritures d’aujourd’hui.

Rebotier est l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels Litaniques et Le Dos de la langue (Gallimard), Description de l’omme (Verticales), 47 autobiographies, Quelques animaux de transport & de compagnie Harpo &, Les Trois jours de la queue du dragon Actes sud, Contre les bêtes  La Ville brûle ou 22, placards ! (Aencrages & Co). Son théâtre : Réponse à la question précédente, Vengeance tardive, Le Désordre des langages… est édité aux Solitaires intempestifs. Performeur, il est régulièrement invité à dire ses textes seul ou accompagné de complices comme Yves Pagès, Edward Perraud, Elise Caron, Gilles Clément, Maxime Morel, Vimala Pons.

GRÉGOIRE ROLLAND

Compositeur et organiste, Grégoire Rolland a obtenu un Master d’écriture (harmonie, contrepoint, fugue), un prix d’analyse, un Master d’orgue et un prix d’orchestration au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il est par ailleurs titulaire d’un Master de composition de la Haute École de Musique de Genève et d’une licence de musiqueet musicologie de la Sorbonne.
Composant aussi bien pour instruments solistes que pour orchestre – en s’inspirant notamment de la culture asiatique, qui le passionne -, il reçoit de nombreux prix de composition et répond à de nombreuses commandes d’institutions telles que Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris, la Fondation de Lacour, le Chœur et l’Orchestre de la Cité Internationale Universitaire de Paris, le festival Les très riches heures de l’orgue en Berry, Toulouse les Orgues, Radio France, l’Abbaye de Sylvanès ou le festival La Bâtie.
Applaudi en récital sur de nombreuses scènes aussi bien à l’étranger qu’en France, il est lauréat 2016 de la Fondation Banque Populaire. Nommé en mars 2018 organiste titulaire de la Cathédrale Saint‐Sauveur d’Aix-en-Provence, il est depuis peu professeur de composition, orchestration et écriture au CRR d’Avignon.

FRANÇOIS ROSSÉ

Il étudie d’abord le piano puis l’analyse musicale et la composition. Il fut l’un des derniers élèves d’Olivier Messiaen au CNSMDP1. Il étudie également auprès d’Ivo Malec et de Paul Méfano2. Nommé professeur d’analyse au CNR de Bordeaux en 1974, il y rencontre Jean-Marie Londeix, qui l’incitera à écrire pour saxophones en utilisant les nouvelles techniques développées à cet instrument3. Exploration qu’il étendra rapidement à tous les autres instruments de l’orchestre, voire les plus incongrus ou improbables (comme les camions de pompiers…).
Détenteur de plusieurs prix internationaux de composition (dont le Prix National de la SACEM 1994 pour l’ensemble de son œuvre), il est élevé au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, distinction qu’il se plaît à rapprocher de celle (obtenue la même année 1991) de « Maistre Dégustateur d’Aligot » de l’Amicale des Cantalès et des Buronniers des Monts d’Aubrac.

Deux aspects significatifs d’un personnage haut en couleur, détenteur d’une science et d’un métier certains acquis à composer les 400 numéros d’Opus qu’on lui doit aujourd’hui, sensible en bon épicurien aux plaisirs de l’esprit comme à ceux du corps.
Improvisateur, il s’est produit auprès de musiciens français reconnus comme Beñat Achiary, Denis Badault, Bernard Lubat, Jean-Marc Padovani, Carlo Rizzo, Sylvain Kassap, Jean-Pierre Robert, Gérard Siracusa, Michel Etxekopar ou de conteurs comme René Martinez.
Il est également auteur de nombreux textes poétiques et théoriques en français et en allemand. L’une de ses dernières créations était sur le thème de Jeanne d’Arc ECCE JOANNA, créé à Rouen en décembre 2008. Il est l’un des cofondateurs du Groupe ICAR (Interprètes et Compositeurs d’Aquitaine pour la Recherche).

MARTIAL SOLAL

Martial Solal est un pianiste de jazz, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre français, né à Alger le 23 août 1927.
Martial Solal se produit régulièrement en solo, ainsi qu’en duo avec diverses personnalités : Toots Thielemans, Lee Konitz, Michel Portal, Didier Lockwood… Il a également joué avec, entre autres, Django Reinhardt, Sidney Bechet, Stéphane Grappelli, Henri Texier, Paul Motian, John Scofield, Niels-Henning Ørsted Pedersen, Michel Portal, Bernard Lubat, Phil Woods, Carmen McRae…
Martial Solal a influencé de nombreux musiciens, à commencer par Manuel Rocheman, son seul véritable élève. On peut également citer Jean-Michel Pilc, Baptiste Trotignon ou Franck Avitabile.

Martial Solal est certainement le musicien français le plus important apparu depuis la disparition de Django Reinhardt. L’ampleur de sa carrière et la richesse de son œuvre suffiraient à lui attribuer ce titre mais ce serait négliger l’essentiel : ses talents exceptionnels d’instrumentiste et l’incroyable fertilité de son imagination dans l’improvisation qui en ont fait l’un des pianistes les plus admirés, bien au-delà du seul cercle du jazz.
Débutant l’étude du piano à l’âge de six ans, il découvre le jazz à l’adolescence, par le biais de Lucky Starway. Il décide de devenir musicien de jazz en 1945. Installé à Paris en 1950, il travaille dans différents orchestres gagnant progressivement une réputation qui lui vaut d’accéder rapidement au studios d’enregistrement (avec Django Reinhardt en 1953, Don Byas, Lucky Thompson en 1956, etc.) et d’être sollicité dans les meilleurs clubs parisiens pour accompagner les solistes américains de passage.

Reconnu comme instrumentiste brillant, il s’impose surtout comme soliste aux conceptions singulières en développant, dès 1953, une activité de leader d’un trio qui comprendra au fil du temps Pierre Michelot et Jean-Louis Viale, puis Guy Pedersen et Daniel Humair (1960-1964) et encore Gilbert Rovère et Charles Bellonzi (1965-1968). Passé maître dans l’art de transfigurer les standards, il déploie avec une maîtrise époustouflante une approche exigeante de l’improvisation, basée sur le renouvellement permanent, sa virtuosité alimentant une imagination sur le qui-vive qui se refuse à la facilité ou aux clichés.
Nombre des caractéristiques de son jeu de pianiste se retrouvent dans ses talents d’orchestrateur. D’abord appliqués au cinéma (pour lequel, de 1958 à la fin des années 1960, il écrivit des musiques de films – la plus célèbre étant celle d’À bout de souffle, de Godard). L’intérêt croissant de Martial Solal pour la composition l’a d’ailleurs conduit à non seulement concevoir des pièces développées pour petite formation de jazz mais également, depuis 1978, à écrire de nombreuses œuvres orchestrales, répondant aux commandes d’interprètes de musique classique ou contemporaine (collaboration avec Marius Constant).

Parallèlement à cette œuvre d’envergure, Martial Solal entretient depuis des années, un goût pour les récitals en solitaire ou de petites formations comme ses nombreux duos (Lee Konitz, Stéphane Grappelli, Jean-Louis Chautemps, Toots Thielemans, Michel Portal , Didier Lockwood), Eric Le Lann, Johnny Griffin, Dave Douglas, Hampton Hawes, John Lewis ou Joachim Kühn), ou trios (frères Moutin, Marc Johnson et Peter Erskine, Gary Peacock et Paul Motian ou François Moutin et Bill Stewart).