Martial Solal est un pianiste de jazz, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre français, né à Alger le 23 août 1927.
Martial Solal se produit régulièrement en solo, ainsi qu’en duo avec diverses personnalités : Toots Thielemans, Lee Konitz, Michel Portal, Didier Lockwood… Il a également joué avec, entre autres, Django Reinhardt, Sidney Bechet, Stéphane Grappelli, Henri Texier, Paul Motian, John Scofield, Niels-Henning Ørsted Pedersen, Michel Portal, Bernard Lubat, Phil Woods, Carmen McRae…
Martial Solal a influencé de nombreux musiciens, à commencer par Manuel Rocheman, son seul véritable élève. On peut également citer Jean-Michel Pilc, Baptiste Trotignon ou Franck Avitabile.
Martial Solal est certainement le musicien français le plus important apparu depuis la disparition de Django Reinhardt. L’ampleur de sa carrière et la richesse de son œuvre suffiraient à lui attribuer ce titre mais ce serait négliger l’essentiel : ses talents exceptionnels d’instrumentiste et l’incroyable fertilité de son imagination dans l’improvisation qui en ont fait l’un des pianistes les plus admirés, bien au-delà du seul cercle du jazz.
Débutant l’étude du piano à l’âge de six ans, il découvre le jazz à l’adolescence, par le biais de Lucky Starway. Il décide de devenir musicien de jazz en 1945. Installé à Paris en 1950, il travaille dans différents orchestres gagnant progressivement une réputation qui lui vaut d’accéder rapidement au studios d’enregistrement (avec Django Reinhardt en 1953, Don Byas, Lucky Thompson en 1956, etc.) et d’être sollicité dans les meilleurs clubs parisiens pour accompagner les solistes américains de passage.
Reconnu comme instrumentiste brillant, il s’impose surtout comme soliste aux conceptions singulières en développant, dès 1953, une activité de leader d’un trio qui comprendra au fil du temps Pierre Michelot et Jean-Louis Viale, puis Guy Pedersen et Daniel Humair (1960-1964) et encore Gilbert Rovère et Charles Bellonzi (1965-1968). Passé maître dans l’art de transfigurer les standards, il déploie avec une maîtrise époustouflante une approche exigeante de l’improvisation, basée sur le renouvellement permanent, sa virtuosité alimentant une imagination sur le qui-vive qui se refuse à la facilité ou aux clichés.
Nombre des caractéristiques de son jeu de pianiste se retrouvent dans ses talents d’orchestrateur. D’abord appliqués au cinéma (pour lequel, de 1958 à la fin des années 1960, il écrivit des musiques de films – la plus célèbre étant celle d’À bout de souffle, de Godard). L’intérêt croissant de Martial Solal pour la composition l’a d’ailleurs conduit à non seulement concevoir des pièces développées pour petite formation de jazz mais également, depuis 1978, à écrire de nombreuses œuvres orchestrales, répondant aux commandes d’interprètes de musique classique ou contemporaine (collaboration avec Marius Constant).
Parallèlement à cette œuvre d’envergure, Martial Solal entretient depuis des années, un goût pour les récitals en solitaire ou de petites formations comme ses nombreux duos (Lee Konitz, Stéphane Grappelli, Jean-Louis Chautemps, Toots Thielemans, Michel Portal , Didier Lockwood), Eric Le Lann, Johnny Griffin, Dave Douglas, Hampton Hawes, John Lewis ou Joachim Kühn), ou trios (frères Moutin, Marc Johnson et Peter Erskine, Gary Peacock et Paul Motian ou François Moutin et Bill Stewart).